
Hibou des marais, chouette rencontre !
Chères lectrices, chers lecteurs, prenez place et venez découvrir une espèce aussi rare que mystérieuse : le hibou des marais.
Une dizaine de bénévoles se sont joints à Mélanie, chargée de projets aux Conservatoire d’espaces naturels, pour suivre le rapace en terres marnaises !
C’est à la tombée de la nuit que notre équipe de passionnés a eu la chance de recenser pas moins d’une dizaine d’individus.
Le hibou des marais (Asio flammeus), qui est-il ?
Ce rapace nocturne se reconnait à ses aigrettes très courtes et à peine visibles.
Il se caractérise par de grands yeux jaunes ambrés cerclés de noir qui lui valent son surnom de rapace nocturne aux yeux d’or.
Grace à son plumage jaune pâle grossièrement tacheté de brun-foncé, le hibou des marais est un maître dans l’art du camouflage.
Cet oiseau régule les populations de petits rongeurs des milieux ouverts et participe notamment à réduire leur impact sur les cultures.
Le campagnol des champs (Microtus arvalis) constitue 90 % de son alimentation, faisant de lui une proie de choix.
Hibou, hibou, où es-tu ?
Adepte des milliers ouverts à végétation basse offrant un couvert suffisant, il niche , au sol, principalement dans les milieux humides : landes, friches et praires humides, etc.
Malgré tout, il arrive qu’il puisse se reproduire en milieux secs et herbeux : landes sèches, steppes, etc.
En France, ses principales zones de reproduction se situent dans le Marais Breton, le Nord-Pas-de-Calais, l’Alsace et le Massif central, mais la majorité des effectifs niche en Europe septentrionale et dans les îles britanniques.
Dans le Grand Est, et plus précisément la Marne, il est observé comme hivernant. Il s’installe dans les savarts et les espaces agricoles enfrichés pour former des dortoirs de plusieurs dizaines d’individus lorsque l’hiver s’installe.
Une espèce menacée de disparition
En France, le hibou des marais est une espèce protégée. Classé comme vulnérable sur la liste rouge des oiseaux nicheurs de France métropolitaine, il souffre de la destruction et de la dégradation de ses habitats.
Le drainage des zones humides, l’intensification de l’agriculture, le trafic routier et l’empoisonnement des micromammifères, ses proies principales, sont autant de menaces pour l’espèce.
Un projet de suivi qui crée du lien
Au-delà des données collectées, cette initiative a renforcé et redynamisé le bénévolat au sein du CEN Champagne-Ardenne.
Nous remercions la dizaine de bénévoles qui s’est mobilisée pour assurer ce suivi et lui donnons rendez-vous à l’année prochaine ! La mobilisation autour de cette action est un premier pas vers une meilleure connaissance et une protection accrue de l’espèce.




