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LIFE Connexions : où en sommes-nous ?

Déjà un an s’est écoulé depuis le lancement du LIFE Connexions ! Revenons ensemble sur ces mois de travail préparatoire, nécessaires pour entamer sereinement les 6 prochaines années et atteindre l’objectif de restaurer 500 hectares d’habitats naturels menacés de part et d’autre de la frontière franco-belge. Côté français, seuls les habitats prioritaires de pelouses calcaires sont concernés.

Quelles ont été les actions menées en 2021 ?

  1. Des échanges entre les 6 partenaires du projet
    Le LIFE Connexions met en avant le partage de connaissances entre les deux pays mais aussi entre les 6 partenaires du projet. 2021 a été rythmée par des rencontres sur les sites de chaque côté de la frontière. Les partenaires belges sont notamment venus au mois de juin sur la Réserve Naturelle Nationale de la Pointe de Givet à l’occasion d’un comité d’accompagnement. Méthodes de restauration, pistes de réflexions, conseils, etc… Ces nombreux échanges ont permis de mettre en commun l’expérience de chaque structure pour avancer dans la même direction.

    Piloté par Natagora (association de protection de l’environnement belge), le projet regroupe le Département de la Nature et des Forêts (l’équivalent de l’ONF et de la DDT), le Département d’Etude du Milieu Naturel et Agricole (l’équivalent de la DREAL) et le Jardin Botanique de Meise, côté belge, ainsi que les Conservatoires d’espaces naturels de Champagne-Ardenne et de Lorraine, côté français.
     
  2. La création d’une base de données géographique commune
    Outre les échanges avec les partenaires du projet, la création d’une base de données géographiques France-Belgique s’est avérée nécessaire. L’objectif étant de rassembler l’ensemble des données géographiques de chaque pays sur une même base afin de les rendre disponibles pour l’ensemble des partenaires et travailler sur un support commun.
     
  3. La sélection des zones prioritaires
    C’est une étape cruciale du projet ! En Champagne-Ardenne, 21 hectares de pelouses calcaires ont d’ores et déjà été sélectionnés sur 4 sites de la Réserve Naturelle Nationale de la Pointe de Givet : la Roche à Wagne à Chooz (2.43 hectares de pelouses restaurables), le Terne des Marteaux à Fromelennes (9.13 hectares), le Bois-Cadet et la Rochette à Rancennes (8.03 hectares) et le Mont de Fromelennes à Rancennes (1.93 hectares). Identifiés comme prioritaires, ils ont été sélectionnés à partir de plusieurs critères :

- La pression arborescente actuelle
Dans la majorité des cas, les pelouses à restaurer sont des pelouses qui ont disparu, c’est-à-dire qu’elles sont devenues des boisements. Elles ont donc une pression arborescente importante et ancienne.

D’autres pelouses déjà ouvertes mais en mauvais état de conservation sont aussi intéressantes pour le projet. On observe sur ces sites une rapide colonisation par les ligneux, c’est-à-dire un fort embroussaillement et la présence de nombreux rejets et d’arbres isolés. La pression arborescente est donc plus récente mais peut vite s’accélérer.

- L’exposition 
La pelouse doit être exposée au sud. C’est l’une des caractéristiques principales d’une pelouse calcaire : les enjeux floristiques et faunistiques sont plus importants et cela facilitera la restauration.

- La surface
Plus la surface de la pelouse sera grande, plus son état de conservation sera bon. La pelouse doit également être d’un seul tenant pour faciliter la dispersion des espèces et favoriser la résilience du milieu.

- Le potentiel de reconnexion
La fragmentation étant un frein à la conservation des pelouses, la distance entre elles est un critère important ! La pelouse restaurée augmentera la surface d’une pelouse déjà existante ou servira de corridor biologique entre deux pelouses. C’est un point essentiel pour favoriser la dispersion des espèces et les échanges génétiques entre populations, surtout dans un contexte de changement climatique.

- Les possibilités d’entretien
Si aucune gestion n’est mise en place après restauration pour entretenir les pelouses, ces dernières disparaîtront à nouveau pour laisser place à des boisements. Il est donc important d’anticiper pour maintenir le milieu ouvert. Par exemple, si nous privilégions un entretien par pâturage, il est important de s’intéresser à la possibilité d’installer une clôture, à la facilité d’accès pour le troupeau, ou encore à la présence d’ombrages et de points d’eau. Si au contraire l’entretien mécanique est préférable, soit par gyrobroyage soit par débroussaillage, il est indispensable de se pencher sur la topographie du site, sur l’accès des machines ou sur la présence de blocs et de souches susceptibles d’être un obstacle.

Quelles sont les perspectives pour 2022 ?

  1. Poursuite de la sélection des zones prioritaires
    Pour atteindre notre objectif d’un minimum de 25 hectares de pelouses à restaurer sur la Réserve Naturelle Nationale de la Pointe de Givet, 4 hectares doivent encore être sélectionnés. Ils ont été identifiés par nos équipes, qui doivent aller à la rencontre des propriétaires. Nous continuerons également nos prospections au cours de l’année : si un site répond aux critères définis, il intégrera le projet à son tour.
     
  2. Des suivis scientifiques
    Plusieurs suivis scientifiques seront menés en 2022 : un suivi photographique, un suivi de la végétation, un suivi des abeilles sauvages et un suivi des papillons. Ils permettront de définir l’état initial de conservation des pelouses. Ce dernier sera comparé aux données obtenues en fin de projet pour mesurer l’efficacité de nos opérations, c’est-à-dire évaluer si l’état de conservation des milieux s’est amélioré après restauration.
     
  3. Actions de restauration
    La réouverture des pelouses débutera cet hiver. Les travaux auront lieu lors des périodes hivernales pour éviter tout dérangement des espèces animales et limiter l’impact sur les espèces végétales et sur le sol.
     
  4. Sensibilisation
    Un important travail de sensibilisation sera également mené auprès du grand public et des acteurs du territoire. L’objectif étant d’échanger autour du projet, rappeler les enjeux liés aux pelouses, présenter ces milieux et la biodiversité qui les composent, et expliquer en quoi consistent les travaux mis en place et comment ils vont aider à restaurer les sites sélectionnés.