
Retour sur les rencontres Apoidea Gallica 2025 : un week-end d'échanges autour des abeilles sauvages
Les 15 et 16 février 2025, la 22e édition des rencontres Apoidea Gallica s'est tenue à Quetigny (Côte-d'Or), près de Dijon. Pour cette édition, la SHNA-Ofab (Observatoire de la faune de Bourgogne) était organisatrice.
Cet événement unique en France a rassemblé passionnés et experts des abeilles sauvages pour deux journées riches en échanges, déterminations et conférences scientifiques.
Mélanie, animatrice du Plan Régional d’Action en faveur des pollinisateurs a participé à cet événement.
Une rencontre incontournable pour les passionnés d'abeilles sauvages
Apoidea Gallica est le rendez-vous national annuel des spécialistes et amateurs d'abeilles sauvages. Ces rencontres permettent aux participants d'échanger sur leurs recherches, de valider leurs identifications et de progresser dans l'étude de ces insectes essentiels à la biodiversité.
Le week-end a débuté avec des ateliers de détermination, où chacun pouvait apporter ses spécimens et bénéficier de l’expertise des spécialistes. L’identification des abeilles sauvages s'effectue sous loupe binoculaire, à l’aide de clés d’identification spécifiques et de collections de référence. Ce travail minutieux, parfois complexe, est en pleine évolution, avec le développement d’outils facilitant l’étude de ces pollinisateurs.
Un moment marquant du week-end a été la présence de Simone Flaminio, expert des Lasioglossum au niveau européen. Il a salué l’énergie et la dynamique du groupe français, une initiative rare à cette échelle en Europe.
Conférences et avancées scientifiques
L'après-midi du samedi a été consacré à une série de communications scientifiques, couvrant divers sujets liés à la connaissance et à la conservation des abeilles sauvages. Parmi les interventions marquantes :
- Benoît Geslin a présenté un état des lieux des connaissances sur le déclin des abeilles. Il a souligné le manque de données précises sur les espèces, leur répartition et leur écologie, tout en mettant en avant les avancées réalisées ces dernières années : projets européens, mises à jour des listes d’espèces, et initiatives locales.
- Simone Flaminio a détaillé les particularités du genre Lasioglossum, le plus vaste chez les abeilles Halictidae. Il a notamment évoqué des espèces nocturnes et crépusculaires, comme Lasioglossum pallidum, collectée grâce à une lampe UV.
- Marie-Charlotte Anstett et Maud Mignot ont présenté un projet novateur en agroécologie sur la pollinisation du cassis noir de Bourgogne. Grâce à l’introduction d’osmies et à la mise en place de bandes fleuries, la diversité des pollinisateurs a considérablement augmenté, passant de 3 à 81 espèces recensées.
- Lise Ropars et Prisca Mahé ont fait un point sur l’avancement de la Liste rouge nationale des abeilles sauvages. Un vaste travail de collecte de données a permis d’enregistrer 965 espèces et 477 555 occurrences. L’année 2025 sera consacrée à la validation des données et à la pré-évaluation des statuts des espèces.
Un réseau dynamique et engagé
Ces rencontres ont également été l’occasion de croiser plusieurs acteurs engagés dans l’étude et la préservation des abeilles sauvages, tels que Pierre Rasmont, spécialiste des bourdons et co-auteur des Hyménoptères d’Europe, ou encore Vincent Leclercq, nouveau président de l’Observatoire des Abeilles (OA). L’OA joue un rôle clé dans l’élaboration des listes de référence et d’atlas, et a récemment publié une mise à jour de la liste des abeilles de France métropolitaine, une première depuis plus de 30 ans.
Le week-end s’est achevé par une journée entièrement consacrée à la détermination d’espèces, avec un atelier spécifique sur les micro-andrènes et les andrènes mâles. Le groupe des "Andren’Addicts" travaille activement à l’amélioration des clés d’identification pour ces espèces particulièrement difficiles à reconnaître.
Et après ?
Avec une dynamique scientifique en pleine croissance et une volonté de structurer davantage les connaissances sur les abeilles sauvages, les rencontres Apoidea Gallica confirment leur rôle central dans ce domaine. L’éventualité d’une édition 2026 dans le Grand Est pourrait encore renforcer ces échanges et permettre de nouvelles avancées.
Affaire à suivre !
© photos - Jean-Silouane Rebours













